ANALYSE TECHNIQUE

 

Tout d'abord, ne nous voilons pas la face : nous aurions pu et dû faire mieux !

Nous n'irons pas nous réfugier derrière un mauvais tirage ou un parcours défaillant.

Cela dit, nous allons tenter d'analyser au mieux notre championnat.

 

Commençons donc par les secteurs de pêche. Et là, il nous faut distinguer le secteur A des autres secteurs.

 

Sur le secteur A, les ailes dominaient réellement le secteur et étaient sans doute imbattables.

Ce secteur, moins large, présentait une berge opposée recouverte d'une importante végétation de type « canne de provence » qui retombe de plusieurs mètres sur l'eau. Les poissons semblaient majoritairement se réfugier sous cette végétation. Par endroit, cette végétation présentait des « trouées » plus ou moins larges. Pêcher à l'intérieur de ces trouées permettait d'être compétitif sans pour autant pouvoir rivaliser avec les ailes. En l’absence de ces trous, on pouvait bien prendre des poissons à différentes distances (de 10m jusqu'à la végétation berge opposée) mais, dans ces conditions, il devenait impossible de lutter pour les premières places.

Signalons également que, le gros de la pêche se faisant sur la première heure, il ne fallait donc pas passer à côté du début des manches sous peine de ne pouvoir revenir dans la partie.

Pour ce secteur, il faut bien dire que notre capitaine n'a pas eu la main très heureuse et a offert deux places sans trouée à l'équipe. Si l'on ajoute quelques poissons perdus (nous y reviendrons), il devenait donc difficile de bien figurer dans ce secteur.

 

Concernant les autres secteurs (B, C & D), la donne était différente et les places bien plus compliquées à aborder. Les ailes restaient dominantes mais étaient cependant battables.

Il n'y avait pas forcément de place dominante mais chacune avait ses propres spécificités plus ou moins visibles. Cela pouvait être une végétation tombante ou un enrochement différent au niveau de la berge opposée pour les plus visibles. Ou alors une cassure, un obstacle servant de refuge aux poissons plus ou moins difficiles à trouver au sondage.

De plus, ces secteurs étaient moins poissonneux et nous avions plutôt à faire à des poissons de passage, certaines places ne donnant qu’à un moment précis. Autant dire, qu'il fallait être au bon endroit, au bon moment.

Sur ces secteurs, suite aux entraînements, nous avions décidé de pêcher en priorité la cassure côté berge opposé ce qui semblait donner les meilleurs résultats. Nous pensions que c'était la stratégie adaptée mais en fait, il n'y avait pas vraiment de « règles générales » pour ces secteurs. Même si nous avons rectifié le tir pendant la compétition, cette demi-erreur (pour certaines places, c’était la chose à faire) nous a sans doute coûté quelques places.

Le tirage des places de ces secteurs était donc un peu plus une « loterie » et nous ne les avons pas parfaitement abordées. Est-ce qu'en les abordant parfaitement nous aurions carrément gagné est une question à laquelle nous ne pouvons pas répondre.

 

Voyons désormais la stratégie côté « esches et amorces ».

 

Côté amorce, rien ne semblait se détacher vraiment et l'amorce ne semblait pas capitale. Certaines équipes ont présenté deux amorces de couleurs différentes (clair - sombre) et d'autres seulement un peu de terre. Comme les autres équipes, en plus de l'amorce, nous avons présenté aux contrôles de bonnes quantités de maïs et de chènevis. Cela dit, au final, la quasi-totalité des pêcheurs garnissait leurs feeders d'asticots collés blancs (avec quelques asticots rouges), comme nous.

Côté esches, nous avons présenté une grande quantité d'asticots blancs (avec quelques rouges) collés et des terreaux coupés, comme tout le monde.

Non, au niveau esches et amorces, nous n'avons rien vu de différent chez les autres équipes et nous ne pensons franchement pas que notre résultat médiocre vienne de là. Nous pouvons, bien entendu, nous tromper.

 

Et la stratégie côté « matériel » ?

 

Les cannes choisies étaient paraboliques à semi-paraboliques ce qui était bien adapté à ces carpes sauvages. Pour le montage, pas vraiment de choix en championnat du monde. Rien à redire ici.

Nos entraînements nous ont permis de voir qu'en réduisant les tailles des hameçons et du diamètre du fil de bas de ligne, nous augmentions le nombre de touches et donc, de ce fait, le nombre de poissons pris. Le peu de décroches et de casses constatées lors des bonnes pêches du dernier entraînement nous confirma ce choix.

Malheureusement, ce fût l'arbre qui cacha la forêt, et lors de la compétition nous avons subi un nombre important de décroches. A noter qu'Alan Scotthorne subira également un grand nombre de décroche lors de la première manche, preuve, peut-être, que nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée...

Voilà, sans doute, l'une des plus identifiables de nos erreurs. Cela dit, même avec tous les poissons touchés mis à l'épuisette nous n'aurions pas été sur le podium.

 

Et l'action de pêche dans tout ça ?

 

Là encore, ce sont les entraînements qui nous ont guidés. Mais c'est plutôt l'observation des autres équipes qui nous a montré qu'il fallait être patient et laissé le feeder en place assez longtemps. C'est donc ce que nous avons fait. Mais pour nous, pêcheurs impatients, habitués aux pêches de gardons et de brème en rivière à courant soutenu, longtemps veut dire 10 à 15 minutes. Nous nous sommes aperçus que pour d'autres nations, cela pouvait vouloir dire plus de 30 minutes ! Certains allant même jusqu'à poser la canne, se lever et bricoler différentes choses à droite, à gauche, en attendant la touche…

Bref, cela n'est peut-être pas notre plus grosse erreur mais, allons savoir...

 

 

Voilà, comme vous pouvez le voir nous admettons tout à fait ne pas avoir fait les choses à la perfection et nous savons qu'à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Nous sommes forcément déçus de notre résultat mais nous garderons en nous cette formidable expérience qui nous permettra, nous l'espérons, de progresser à tous les niveaux pour, pourquoi pas, un jour, revenir plus forts.